2014年12月22日星期一

Clap de fin pour les studios de Bry-sur-Marne ?

De prime abord, on pourrait se croire dans le dépôt d'un prêteur sur gage. Bureaux, chaises, tapis, télévisions, et flippers en tous genres et de toutes époques sont entreposés dans l'un des quatre immenses hangars de décor des studios de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Si l'on a l'impression d'un immense désordre ; chaque objet est pourtant à sa place.
« Lorsque l'on a besoin d'une cabine téléphonique des années 1960 pour un film dont l'intrigue a lieu à cette époque, on vient dans telle allée du "stock" et on est à peu près sûr de trouver ce qu'on cherche », assure Valérie Valero, chef décoratrice et membre du bureau de l'Association des chefs décorateurs de cinéma (ADC). Ces objets accumulés pendant des dizaines d'années par plusieurs centaines de tournages forment une véritable collection d'archives du cinéma français. Des détails de mise en scène qui se retrouvent aujourd'hui dans un entrepôt du Val-de-Marne : la chaise de Peau d'âne, les statues d'un Astérix, ou un rideau de la chambre de Marie-Antoinette dans le film de Sofia Coppola.
Un patrimoine pour lequel se battent Valérie Valero, l'ADC et treize autres associations de professionnels du cinéma. Depuis quelques mois, ils font tout pour empêcher la fermeture des studios de Bry-sur-Marne.
« Hollywood-sur-Marne »
Avec huit plateaux et une surface de 20 000 mètres carrés, ils comptent parmi les plus grands studios de France. Construits par la Société française de production (la SFP) en 1987, à proximité de l'INA, ils ont d'abord servi de studios de télévision, pour des émissions et des fictions. A l'époque, tout est pensé à l'anglo-saxonne, l'ensemble des compétences et des structures nécessaires à l'élaboration d'un tournage est intégré : post-production, décoration, lumière, matériels de fiction, espace de stockage des décors, loges, bureaux, parking, restaurant et bar. Mais en 2001, l'Etat revend le site de 13 hectares au groupe Euro Media, qui promet d'en faire un « Hollywood-sur-Marne ».
Inaugurés par la Société française de production en 1987, les studios ont été revendus par l'Etat en 2001 au groupe Euro Média.
photo: Jadorerobe robe de soirée bustier
Onze ans plus tard, en 2012, Euro Media, qui renonce à une partie de ses activités de fiction, revend pourtant le site à l'entreprise Nemoa, un promoteur immobilier, tout en restant locataire des lieux. Un bail dont le terme est fixé au 15 avril 2015, ce qui laisse craindre un sort similaire à celui des studios d'Arpajon, fermés en 2012 par Euro Media.
Si la reprise d'activité des studios est mise en péril, c'est surtout à cause d'une clause de non-concurrence présente dans le contrat de vente entre Euro Media et Nemoa. Celle-ci précise que « l'acquéreur s'interdit d'exploiter directement ou indirectement des biens pour toute activité liée directement ou indirectement à l'audiovisuel, y compris studio, cinéma ou à la post-production pendant une durée de huit ans »
« Tout ici a été pensé par les gens du métier »
Aucun des 320 salariés d'Euro Media ne devrait être licencié du fait de la probable fermeture – le groupe parle d'un transfert de ses activités dans ses studios de la Plaine Saint-Denis –, mais ce sont les centaines de techniciens et d'artisans intermittents qui craignent de perdre un outil de travail unique, et de voir les tournages partir hors de France. Sur les 20 000 mètres carrés de plateaux, 15 000 sont effectivement des « annexes », c'est-à-dire réservés aux ateliers de construction des décors.
Lire (en édition abonnés) : Les intermittents, ces êtres hyperflexibles
Dans un hangar attenant aux plateaux de tournage, l'odeur de sciure et le bruit des meuleuses remplacent les caméras. François Combastel et son équipe travaillent sur la construction des décors d'une série historique. Ce chef constructeur voit en ce lieu quelque chose d'unique, « sans structures équivalentes en France ».
Un avis partagé du côté de l'atelier peinture, un endroit spacieux et lumineux qui permet de donner toute leur couleur aux décors, à l'inverse des studios de la Cité du cinéma (construite et inaugurée par Luc Besson en 2012), décrits comme sombres et peu agréables par les ouvriers. « Tout ici a été pensé par des gens du métier, c'est ce qui rend l'endroit si unique et pratique, assure Guy-Michel Morin, peintre décorateur depuis 1969. J'en aurai un peu gros sur le cœur qu'on ferme ces studios, habituellement on ne tient jamais compte des outils des ouvriers, et pour une fois qu'on l'avait fait, on voudrait fermer un si bel endroit. »
Polanski et Klapisch engagés contre la fermeture
Les lieux auraient besoin d'un sérieux rafraîchissement, les toits fuient par endroit et l'on voit bien que l'entretien n'a pas été fait depuis longtemps sur ces bâtiments datant des années 1980. Des chats errent parmi les ouvriers et les acteurs qui se déplacent d'un plateau à l'autre. Les miaulements n'ont pas fait fuir l'équipe d'Hunger Games, qui est venue y tourner plusieurs scènes du dernier volet de la saga américaine (La révolte, partie 1). François Ozon (Dans la maison) ou Roman Polanski (Carnage) avaient eux aussi dirigé leurs acteurs dans ces hangars.
Le réalisateur franco-polonais, signataire de la pétition contre la fermeture des studios, fait d'ailleurs remarquer que l'une des particularités du site reste son « backlot », une rue parisienne fictive permettant de tourner des scènes en extérieur. Unique en France, il en existe aussi dans la Cinecitta de Rome ou dans les studios de Pinewood, près de Londres. Dans une lettre ouverte, Polanski explique : « Si les Studios de Bry-sur-Marne disparaissaient, nous serions obligés de tourner en dehors de la France chaque fois que l'on aurait besoin de faire des constructions en plein air. »
voir aussi: Jadorerobe robe de soirée chic

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